La méditation, mon dialogue avec Gautama

Gautama parle :
Chris, rappelles-toi ce que je dis à chacun de mes sermons.
Ceci est un sermon pour renonçant ou bien ceci est un sermon pour laïc.

Chris repense, dans sa tête à l’explication.
Soit je suis un méditant renonçant.
Je ne possède pas de biens matériels, j’ai une distance certaine avec ma famille et mon clan.
Soit je suis un méditant laïc qui possède – même juste un petit quelque chose, j’ai une famille, etc.

Gautama continue :
Mon enseignement se tient écarté des aspirations métaphysiques, je ne parle jamais d’aucun dieu.
Je ne parle jamais des aspirations politiques, fussent-elles généreuses.
Chris, le mal du monde est ici, dans TES tripes et nulle part ailleurs.
Le problème immédiat c’est dukkha – la souffrance en TOI – et sa cessation.

Chris :
J’ai de la peine pour mon voisin qui assimile la méditation à la relaxation ou la recherche d’états modifiés de conscience.
Gautama :
Je ne suis pas sûr que tu puisses avoir la moindre influence sur ton voisin.
Concentre toi sur TOI.
L’intension de TA méditation est la libération de TA souffrance.

Chris :
Pour cela, il faut que je reconnaisse que je souffre.
Parfois, j’évite le truc.

Gautama :
C’est pour cela que la souffrance dure, parce qu’on ne la reconnait pas.
La première chose c’est la discipline mentale – samādhi.
Chaque méditant doit identifier son style.
Depuis la nuit des temps, la samādhi est définie comme la non-dispersion, la non-agitation.
Le méditant doit fixer son attention sur UN objet.
Ce peut être un objet extérieur comme la flamme d’une bougie ou bien regarder son visage dans un miroir.
Ou bien un objet intérieur.

Chris
Cela me fait penser au fait de trouver sans chercher.
Si je cherche je me disperse.

Gautama
Le BUT de la méditation c’est l’équanimité, le lac tranquille quand il n’y a plus de vent.
La samādhi, c’est dompter la tempête intérieure.

Chris
Et les grands trucs comme l’impermanence – anicca et le non-soi – anattā ?
Gautama
Les grands trucs sont au bout du chemin.
Si tu y penses pendant la méditation, c’est mort ! C’est une distraction.
Quand tu médites, tu ne penses même pas au chemin, même pas à tes pieds sur le chemin parce que tu es fixé sur ton objet – la flamme de la bougie par exemple.

Chris
J’ai retenu qu’il ne faut pas être top près de choses – attachement.
Ni trop loin – aversion.
Ni trop ignorant.

Gautama
Oui !
Lentement mais sûrement la méditation te libère de l’avidité, de la haine et de l’illusion.

Chris
Cela aboutit à la libération -nibbāna / nirvana.
Gautama
OK Mais n’y penses pas, c’est le Gros lot si tu as bien joué.
Par contre, il faut que ta méditation soit installée dans un projet éthique.
Chris
Si je médite en lorgnant sur la femme du voisin, ça le fait pas.
Gautama
Par exemple.
Méditer est une sorte de processus cognitif.
Mais le cognitif tout seul, sans éthique, c’est du bidon.

Chris
Y-a du boulot !
Merci !

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